Topography of an Oblivion
Digital Sculpture
Topography of a Forgotten Gaze is a virtual sculpture generated from eye-tracking data. The path, suspended in space, takes the form of a structure made of metallic filaments, somewhere between chrome and aluminum. It evokes both clinical precision and the fragility of memory.
The gaze recorded is that of a witness confronted with a troubling scene, yet nothing in the sculpture reveals what was seen. The original image is absent. Only the trajectory of the gaze remains, detached from its context. Nothing of the initial scene endures. In its place, an infinite space opens up to absence, to what was not seen.
For in the absence of any real context (in this case, the image viewed by the witness), what was not seen matters just as much as what was. The structure of this digital sculpture could take exactly the shape it has now… or a completely different one. Only the interpretation of the viewer can give it meaning. Absence, ignored zones, and visual silence hold equal value in the construction of the work, unlike what occurs when a visible and imposed context is present.
If we consider the continuity of a lived story in the present as a memory in motion, these spaces — seen, forgotten, transformed — become interchangeable and introduce variations into the story as it is observed, experienced, or retold. Between presence and omission, a tension arises. It becomes a possible space for interpretation, for memory, even for a narrative extension through the eyes of the viewer.
Is this not a similar phenomenon to what happens when an interface subtly guides our gaze, leading it where it is profitable to look? Profitable for whom, exactly?
Topographie d’un oubli
Sculpture numérique
Topographie d’un oubli est une sculpture virtuelle issue d’un suivi oculaire. Le tracé, suspendu dans l’espace, simule une structure faite de filaments métalliques, entre chrome et aluminium. Elle évoque à la fois la précision clinique et la fragilité du souvenir.
Le regard capté est celui d’un témoin confronté à une scène troublante, mais rien dans la sculpture ne permet de deviner ce qui a été vu. L’image d’origine est absente. Seule persiste la trajectoire du regard, isolée de son contexte. Il ne reste rien de la scène initiale. À sa place, un espace infini s’ouvre à l’absence, à ce qui n’a pas été vu.
Car en l’absence de tout contexte réel (ici, l’image regardée par le témoin), ce qui n’a pas été vu compte tout autant que ce qui a été observé. La structure qui compose cette sculpture numérique pourrait prendre exactement la forme qu’elle a actuellement… ou bien une forme totalement différente. Seule l’interprétation de la personne qui la contemple lui donnerait alors un sens. L’absence, les zones ignorées, les silences visuels prennent une valeur équivalente dans la construction de cette œuvre, contrairement à ce qui se produit lorsqu’un contexte est visible et imposé.
En considérant la continuité d’une histoire vécue au présent comme un souvenir en mouvement, ces espaces vus, oubliés, transformés deviennent interchangeables et imposent des variations à l’histoire regardée, vécue ou rapportée. Entre présence et omission, une tension s’installe. Elle devient le lieu possible de l’interprétation, du souvenir, voire d’un prolongement narratif par celui ou celle qui observe la trace.
Ne serait-ce pas un phénomène semblable qui opère lorsqu’une interface guide subtilement notre regard, nous orientant là où il est profitable de le poser ? Profitable pour qui, au juste ?